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Oser dire non

Oser dire non pour vivre libre et alignée

Le 28/02/2023 0

Dans Graines de Conscience

Le "non est l'expression du refus, du désaccord. Quand je n'ose pas dire non, c'est à moi que je refuse quelque chose, c'est moi qui suit en désaccord avec mes désirs profonds.

Quand il est impossible de dire non !

Sylvie me raconte que tous les jours, une voisine l’appelle pour lui relater ses malheurs.
Sylvie ne peut pas ne pas décrocher, ça ne se fait pas. Et Sylvie n’ose pas dire à cette voisine qu’elle a autre chose à faire que d’écouter ses souffrances, surtout quand elles sont sans cesse répétées.

Pour Sylvie c’est plus fort qu’elle, elle ne parvient pas à dire "non" .

Pour d’autres ça paraît simple. Effectivement, dans la vie de tous les jours nous disons « "non" » régulièrement. Et souvent quand je demande à mes clientes si elles savent dire « "non" », elles me répondent que « oui ». Sauf que, lorsque je creuse un peu, et bien elles se rendent compte que dans certains domaines ce n’est pas si flagrant.

  • Est-ce simple pour toi de dire "non" à ton patron qui te réclame de rester encore 5 minutes pour finir le dossier, ou à ta collègue qui te pose une pile de documents à classer, car tu maîtrises mieux qu’elle cette tâche ?
  • Est-ce évident pour toi de dire "non" quand tes enfants te sollicitent pour les emmener à droite ou à gauche alors qu’ils ont les moyens de se débrouiller autrement.
  • Est-ce aisé pour toi de dire "non" à une invitation qui t’embête, où tu sais que tu vas t’ennuyer ?
  • Entrepreneur à ton compte, est-ce commode pour toi de dire "non" à tes clients ?

Facile et pas facile suivant les situations. Dans certains domaines, le "non" est simple et dans d’autres c’est quasiment impossible.

 

Qu'est ce qui se cache derrière ?

Tout le problème est ce qui se joue derrière. Si je dis "oui" à l’autre alors que je n’ai pas envie, c’est que j’ai déjà calculé toutes les conséquences qu’il pouvait y avoir derrière le « non » que j’aurais pu prononcer.

Par exemple, si je dis "non"

  • Est-ce que la personne va se fâcher ?
  • Est-ce qu’elle m’en tiendra rigueur?
  • Comment va-t -elle se débrouiller ? (eh oui, mon statut de sauveur pourrait en être affecté)
  • Est-ce qu’elle va raconter aux autres que je suis une méchante personne, sans cœur et égoïste ?
  • Mais aussi, est-ce qu’elle va toujours m’aimer ?
  • Est-ce qu’elle va me quitter ?
  • Est-ce que je pourrais être rejetée ?
  • Est-ce que je vais me retrouver seule et abandonnée ?

Et ce sont ces peurs qui viennent immédiatement te faire lâcher un « oui ».Car si toutes tes éventuelles prévisions se réalisent, c’est la souffrance qui s’installe. Et cette souffrance est bien plus désagréable que de répondre au téléphone et perdre du temps précieux comme Sylvie.

Car c’est bien dans le lien, dans la relation que tout se joue.

Quand je dis "non", je me positionne, je réalise un choix, qui implique des conséquences présumées. Selon ma conception, par exemple, je suppose que si je dis « "non" » l’autre risque de ne plus m’aimer. Rien n’est moins sûr ! C’est à l’autre, face à un « "non" » de se confronter à ses croyances et ses fantasmes. Ce que l’autre fait avec ton « "non" » n’est pas ton problème.

Ta préoccupation première doit être d'exprimer ce qui te convient sans penser aux conséquences. Facile à dire quand le manque et la souffrance sont aux aguets.

Déclarer un « "non" » est d’abord un respect de soi. Est-ce que c’est bon pour moi ? Est-ce que ça va me faire grandir ? Est-ce que je vais y trouver mon compte ? Est-ce que je n’attends rien en retour ?

Le « oui » alors qu’on ne le souhaite pas s’inscrit également dans le besoin de reconnaissance. On en retire un bénéfice. Comme Sylvie qui décroche le téléphone, car elle pense qu’elle sera ainsi considérée comme gentille, qui est là pour les autres, qui a de l’empathie. Quand Sylvie écoute les souffrances de sa voisine, elle espère en retour cette reconnaissance et cette considération, en même temps qu’elle évite ses peurs citées plus haut.

Il s’agit de passer au-delà de cela afin que quand tu annonces un "oui" cela ne soit motivé par aucune crainte.

 

Heureux et libre est celui qui ose dire non !

Petrus Augustus De Genestet (Amsterdam 1829-Rozendaal 1861)
 

Mon apprentissage

Moi même j’ai longtemps eu de la difficulté à dire "non". Parce que je voulais être bien vu dans mon travail, je ne suis pas une fainéante quand même ! Ou parce que j’avais peur qu’en disant "non" une fois, on ne me propose plus rien ou enfin qu’en disant "non", on pense du mal de moi et je finirais par être rejetée.

Et puis un jour, j’ai été creuser dans les angoisses cachées derrière mon refus de dire "non"… Je les ai identifiées. C’était un premier grand pas.
Le deuxième passage est que j’ai accepté que cela arrive.
Ensuite je suis partie du postulat qui est que je ne savais pas comment allait réagir la personne et ce qu’elle allait imaginer. Tout ce que je pouvais envisager ne venait que de mes croyances ou suppositions. Donc j’allais faire et dire ce qui me convenait et après, me laisser surprendre par l’attitude de la personne.

Et j’ai bien fait ! 4 fois sur 5, je me serais plantée.

Rien n’est arrivé comme je le pensais, et tout s’est bien passé. J’ai donc poursuivi dans le respect de moi et finalement j’ai compris que poser des limites était aussi un aspect sécuritaire pour les individus en face de moi. De ce fait, ils savent que mon "oui" est un "oui" franc, honnête, motivé et enthousiaste.

Le "non" octroie une grande liberté,

il permet de s’affranchir du regard des autres,

de savoir vivre sans dépendance à l’autre,

de commencer à combler ses manques, ses attentes

et de se défaire de ses peurs.

Les petits "non"

Oser dire « "non" » est un apprentissage. Suivant d’où tu pars, l’idéal est de commencer par des petits « "non" ».Les petits « "non" » ne vont pas avoir beaucoup d’impact dans ta vie.

Par exemple, cela fait 15 minutes que tu tournes en ville pour repérer une place pour te garer, l’heure de ton rendez-vous approche et tu risques d’être en retard. Si tu vois une place et qu’une personne arrive en face et souhaite également cette place, à toi de la saisir.

Non, tu ne la cèdes pas à l’autre !
Pourquoi laisserais-tu cette place à l’autre ? Qu’est-ce qui se joue  si tu le fais ?
Tu vas prendre cette place et la personne en trouvera une prochaine.
C’est difficile. Cela peut paraître égoïste . Ça ne l’est pas, car à partir du moment où tu peux faire cela, tu pourras donner la place de façon spontanée par empathie une prochaine fois.

Une fois que les petits « "non" » sans enjeux te semblent faciles, passe à des "non" plus compliqués pour toi. Un à la fois.
Fixe-toi un objectif : par exemple , la prochaine invitation qui m’ennuie, je dis « "non" ». La prochaine fois que mon patron me demandera de rester, je dis « "non" ».
J’insiste : cela ne veut pas dire qu’il faut dire ""non" tout le temps, mais que je dois savoir ce qui me motive.

Oser dire non 2

Pour ne plus subir une situation

Ce qui est véritablement important aujourd’hui c’est que tu constates pourquoi tu ne parviens pas à dire "non", pourquoi le "oui" sort plus vite que le "non".Quand ce sera identifié, tu pourras opérer un vrai choix dans chaque situation sans que ce soit biaisé.

D’ailleurs, un exercice similaire peut être aussi d’observer comment tu réagis quand l’autre te dis "non" !

  • Est-ce que tu ressens de la frustration ? De la colère ?
  • Est-ce que cela fait baisser ta confiance en toi ?
  • Est-ce que tu te sens mal aimée, abandonnée ?

Ta réaction quand on te dit "non", va te révéler pourquoi tu as du mal à dire "non".

Si tu restes en contradiction avec tes aspirations profondes, c’est ton corps qui va encaisser et te le dire par un moyen ou un autre. Il va exprimer la douleur ressentie inconsciemment à chaque fois que tu ne réussis pas à dire « "non" ». Il va imprimer chaque décalage entre tes besoins et tes peurs. Et il va finir par crier ce non-alignement.

En ne parvenant pas à dire « "non" «  à l’autre, tu subis une situation que tu ne désires pas et cela provoque de la frustration et de la colère.

Tu vas te retrouver en colère contre l’autre. Je reprends le cas de Sylvie : « Cette voisine qui appelle quotidiennement, je la déteste. Comment des gens comme cela peuvent-ils exister, elle est pénible. Elle ne se rend même pas compte qu’elle me saoule ! »

Mais cette colère est un exutoire pour te dégager de ta propre responsabilité. Car qui décroche le téléphone. Ça ne serait pas plus simple de ne pas répondre ? Qui ne dit pas à la voisine qu’aujourd’hui elle n’a pas le temps de rester 1 h au téléphone ?

Donc en fait tu vas te retrouver en colère contre toi. Car tu n’oses pas dire "non". Tu sais que ça te fait du mal, mais tu ne parviens pas à trouver le courage de dire "non".Je parle bien de courage, car il y a une peur derrière et nous sommes le jouet de nos frayeurs tant que nous n’en avons pas pris conscience.

Une autre émotion qui apparait souvent dans la peur de dire "non" est la culpabilité. La culpabilité d’avoir fait un mauvais choix et cela te ramène aux angoisses que nous avons vues au début.
 

Une fois que tu peux dire "non", tu peux dire oui.
Une fois que tu peux dire "non", tu te sens plus souverain dans tes choix,

tu évacues la colère contre l’autre et contre toi,
tu vis des relations plus sincères, plus apaisées.

Graines en Cercle

Oser dire non pour vivre libre et alignée, est le sujet de la prochaine rencontre Graines en Cercle qui aura lieu le vendredi 31 mars à 19h30.

Nous y aborderons :

  • pourquoi j’ai de la difficulté à dire "non", dans quels domaines particuliers ?
  • qu’est-ce que je mets dans le lien à l’autre qui m’empêche de dire "non" ?
  • quelle est ma vision du respect de moi, de me choisir et de faire passer mes désirs avant ceux des autres ?
  • comment j’ai appris à dire "non" (viens raconter comment tu t'en es sorti et ainsi inspirer les autres)
  • quelles sont les peurs cachées derrière mon impossibilité à dire "non" ?
  • comment cela pourrit ma vie.

Cette rencontre a lieu en présentiel à Natzwiller (Bas-Rhin), mais j’offre une place pour y participer à distance via zoom (me contacter, premier arrivé, premier servi)

Il y a donc 5 places disponibles en présentiel au tarif de 35€ (10€ si tu viens pour la 1re fois découvrir le concept)

Si tu as des questions où des réflexions, c'est en commentaire !

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