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Verveine et paves 1

La lutte discrète

Le 22/02/2023 1

Dans Graines de Conscience

J'ai découvert pourquoi j'aimais vivre à la dur !

La Verveine est une dure à cuire

Mi février, soleil et gel continuent leur alternance. L'hiver n'est pas terminé mais on ressent les énergies du printemps. Et elle ? elle pointe déjà le bout de son nez.

Elle s’est réveillée ces derniers jours… voir un peu avant. C’est plus tôt que d’habitude.
Quand la Verveine est apparue dans mon parterre il y a quelques années, (je te le raconterai une autre fois) elle s’est plantée dans une bordure de terre dure, juste à côté du carré de potager ou le terreau est riche en ressources et en confort.

Depuis, elle a pris ses aises, elle s’est étalée, elle a pris possession de son territoire. Mais, pas vers les carrés de jardin où tout est facile, agréable, où presque tout est donné (arrosage, soins, alternance, ombre soleil), elle est allée se semer vers les pavés. Là où il n’y a que du sable et un peu de terre, dans les ténèbres, là où il faut chercher la lumière plus loin, là où c’est froid, rude, inerte. Là où la persévérance et l’énergie permettent la vie.

  La verveine ne choisit pas la facilité, mais c’est là, dans ce terrain aride de luttes quotidiennes qu’elle s’épanouit.

Ses racines sont longues et profondes, presque disproportionnées par rapport à sa symétrie plus aérienne. Si tu as déjà essayé de désherber une verveine, tu peux constater que sa racine va casser pour te laisser une partie de la plante. Mais tu auras du mal à sortir toute la racine sinon à creuser tout autour. Elle va sacrifier une part d’elle, mais elle ne te donnera pas son ancrage, ses fondements ou ses valeurs.

La verveine a besoin de s’enraciner au plus profond pour y puiser la force qu’elle va développer pour lutter, croître, s’épanouir.

Verveine et paves 4

La Verveine telle que décrite par Le Dr Bach est une idéaliste et à la fâcheuse manie de vouloir embarquer tout son petit monde dans sa quête. Elle y dépense beaucoup d’énergie, généralement sans y parvenir. La force de son ancrage lui permet donc de puiser cette vitalité pour la redistribuer. C’est pour cela que la Verveine déborde d’enthousiasme. Les personnes de types Verveine ont beaucoup d’énergie dans la vie quotidienne et sont souvent infatigables.

La Verveine a une multitude de de feuilles à sa base, très serrées, comme un bouquet qu'on tiendrais bien fort dans sa main. Les feuilles sont rassemblées pour résister en communauté. Il est très complexe d’atteindre sa base. Très difficile de la cueillir, de l’apprivoiser, de la sortir de son milieu sauvage.
Tout dans sa assise a quelque chose de profond, de serré, de concentré comme si il fallait tenir bon avant d’aller s’épanouir, comme si sans fondement solide, point de futilité.
D’ailleurs les personnes de type Verveine ont du mal à se détendre. La tension peut être palpable tout le temps.

Tout ce concentré d’énergie sert en partie dans sa lutte. Sa bataille pour d’abord s’extraire de sa graine dans un environnement hostile, et pourtant, qu’elle a choisi.

Son combat pour ensuite pousser dans l’ombre entre des pavés, puis pour faire descendre ses profondes racines dans un sol dur et pouvoir s’ancrer . Une fois sortie des briques, son effort pour prendre sa place, là où beaucoup vont vouloir la déloger. De l’herbe entre les pavés, ce n’est pas prévu. La spontanéité dans les cases, ce n’est pas au programme.
Et enfin, quand sa base sera solide, quand sa place sera prise, elle pourra faire monter ses longues tiges où vont éclore de discrètes petites fleurs mauves tellement délicates que cela tranche avec la dureté et l’énergie du socle.

La Verveine lutte pour vivre, lutte pour son territoire.

Verveine et paves

J’ai longtemps lutté contre. Contre ce qui m’entourait, contre ce que je subissais, contre l’injustice, contre.... avant de saisir que mon énergie était présente pour me permettre de lutter pour.

C’est en observant la Verveine que je me suis sentie proche, en osmose, que j’ai compris que la lutte était dans ma sève. Cet acharnement à vouloir défier les éléments, ce qui est imposé.
Mon ardeur de combat s’exprimait par la colère. Malheureusement, pendant longtemps j’ai intériorisé cette fureur en râlant.
Rouspéter ne sert à rien sinon à se faire un ulcère ou je ne sais quoi d’autre.


Lors du 2e confinement, j’ai lâché cette colère pour chercher mon énergie d’origine. À l’époque je ne savais pas par quoi j’allais remplacer la colère, mais je savais que cette émotion donne de la force, factice, puisqu’elle a besoin d’être continuellement alimentée, ce qui en fait une addiction inconsciente et physique.

Depuis, je pratique l’action discrète, comme la Verveine ! Au jardin, personne ne la voit lutter et pourtant, quelle énergie !
Je lutte « Pour », à ma façon. Mais j’ai compris pourquoi je suis toujours en recherche de sobriété, ce qui est moins confortable, mais tellement délicieux. J’ai déchiffré pourquoi mes héros étaient des aventurières, des rebelles, des entrepreneurs imaginatifs, qui tous repoussent où ont repoussé les limites, sont sortis des cases, ont évité les systèmes. J’aime cette audace de penser autrement et de passer outre ce qu’on voudrait nous faire croire.


Pas besoin de grands bouleversements, les révolutions quotidiennes
ont souvent plus d’impact.

Grâce au Dr Bach, grâce à ses écrits, grâce aux observations de la plante j’ai pu y trouver une part de moi. Une part personnel qui se nourrit de la difficulté pour vivre.

Je n’ai pas eu une vie embrouillée (gratitude !). Comparée à d’autres, je suis née dans un environnement qui ne manquait de rien. Et pourtant, c’est toujours dans l’adversité que j’ai opéré mes plus grands changements.
Mais si l’univers m’avait donné une existence compliquée, je n’aurai pas transcendé le scénario Verveine « négatif ». Je serais restée engluée dedans, motivant mes réactions par les événements difficiles qui me seraient arrivés. « C’est normal que je fonctionne comme cela car la réalité est dure ! » J’aurais continué de râler. C’était justifié.


Avec moi, la vie a été plus subtile.


En observant la Verveine, en analysant la Verveine de Bach, j’ai compris pourquoi je suis à l’aise dans la lutte, pourquoi ce sont les projets et grands idéaux qui m’enthousiasment, pourquoi je demeure scotchée à mes vertus et pourquoi en ce début de crise je me suis sentie revivre. Comme si une nouvelle énergie de changement montait en moi. L’énergie de quelque chose de nouveau qui pourrait mieux correspondre à mes valeurs.
Comme si j’allais pouvoir ancrer mes racines dans le dur pour voir briller mes petites fleurs mauves.
Plus le sentiment d’injustice est présent et plus mon énergie grimpe pour défendre la justice. Plus je peux aller défendre la veuve et l’orphelin, plus ma force augmente.
Comme si dans la difficulté, je savourais mieux les ressources qui me rendent vivante.

Les privations m’atteignent peu. J’en fais même un jeu. Dans une époque où l’on incite à la sobriété, je m’amuse à la développer.

La lutte c’est la ténacité. La Verveine est déterminée à trouver la lumière par le haut et les nutriments par le bas. Une nourriture aussi bien terrestre que céleste. Sans cela, elle meurt.

L’homme a toujours combattu pour sa survie.
Mais aujourd’hui, beaucoup sont dans une lutte moindre voir inexistante. Ils sont comme une petite graine sélectionnée, dans un godet confortable, à l’abri des dangers, nourrie, chauffée, des fois hors sol.
Les légumes qui poussent ainsi sont dit moins riches en vie, plus pauvres en nutriments que les légumes anciens.


On nous a anesthésiés en nous éloignant de l’effort, et nous nous sommes endormis
dans le confort, nourrit à la base.
Quel mérite ? Quelle fierté ?


Nous sommes devenus dépendants de la main qui nous donne le confort. Et notre plus grande peur est de perdre ce statut de graine assistée alors que nous devrions remplacer cette peur par une joie profonde de pouvoir vivre à la recherche de la lumière de pouvoir éclore par notre propre force.


 

Chaque plante affronte chaque jour pour vivre.
Oui, tu peux dire que nous ne sommes pas des plantes, mais croire que le monde serait sans lutte est un peu bisounours !
Si tu regardes l’histoire, tu verras que chaque bataille permet de vivre mieux et qu’en même temps ce n’est jamais acquis. D’autre part, parce que l’action épuise, il est bon de profiter des périodes plus ou moins longues ou la vie peut être fluide sans affrontement.

D'ailleurs, maintenant que je sais que l'esprit de la lutte est dans mon ADN, je sais la mettre de côté quand il le faut. Elle ne me contrôle pas et j'ai pu basculer vers plus de sérénité.

La lutte dont je parle est la capacité à pouvoir donner son l’énergie pour son bien, sa vie ou les autres.

Verveine et paves 3

Et c’est là que je reviens à la différence entre lutter « contre » et lutter « pour ».


Alors toi, belle graine, pour quoi luttes-tu ?
Qu’est-ce qui te motive dans la vie ?
Où puises-tu ton énergie pour chercher la lumière ?
Quelles sont les valeurs pour lesquelles tu ne transigeras jamais ?
Avec quelle plante, proche de ton environnement te sens-tu en osmose ?

Je t’invite à descendre dans ton jardin, ton pré et ton bout de forêt et à regarder les plantes qui sont à proximité de toi.
Peut-être comme la Verveine chez moi, un végétal s’est installé près de ta maison et te fais signe.
Observe-le, il pourrait t’apprendre beaucoup de choses sur toi....

Tu peux poster tes luttes ou tes réflexions en commentaire.

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Commentaires

  • Anaïs

    1 Anaïs Le 28/02/2023

    Bonjour,
    pour l'instant, je ne sais pas. Je suis dans le flou et je ne sais pas ce qui me motive dans la vie. Je ne lutte pour rien....
    J'irai voir au printemps les plantes que je peux trouver autour de chez moi.
    Merci pour cette reflexion.

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