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L epreuve du deuil gdv

Graines en Cercle; l'épreuve du deuil

Le 05/01/2023 0

Dans Graines de Conscience

Le sol qui se dérobe. L’impression d’être dans une autre dimension pendant quelques jours. L’État de choc devant une situation immaîtrisable.Quand j’ai perdu ma maman, je m’y attendais, car elle était malade. Et pourtant, jusqu’à la dernière minute j’ai espéré un miracle.

Le choc de la perte

J’ai demandé de la sauver, ce n’était pas possible…

Elle est partie… sur son faire-part, elle souhaitait que soit inscrite la citation de Christiane Singer :

 

« je ne suis pas morte, je suis simplement partie vivre une autre vie »

 

Ensuite commence un marathon des émotions et d’une expérience indélébile.

Le manque physique d’abord, nous ne pouvons plus serrer dans nos bras notre proche disparu. Nous avons beau nous dire que la personne est libérée de sa maladie, ou que c’est le destin, ou que c’était son heure, l’absence est là. Plus jamais son sourire en vrai, plus jamais son doux regard, plus jamais la délicatesse de ses mains.

Et puis on doit recommencer une vie sans elle, une vie sans ses conseils avisés, sans sa tendresse, sans nos échanges, sans nos fous rires.

 

Les étapes du deuil

Arrive assez vite la colère. Nous cherchons un responsable pour atténuer notre souffrance. Si c’était la faute de l’autre, cela apaiserait notre indignation interne contre l’injustice de la vie.

Pourquoi m’as-tu laissé ? Nous nous posons en victime pour mieux justifier cette souffrance et ne pas avoir à la vivre dans son intensité.Tout le monde va y passer : les docteurs, le corps médical, les ennemis, les personnes qui étaient en conflit, les proches...etc.. Jusqu’à Dieu qui s’il existait n’aurait pas toléré cela.

Cette colère permet aussi d’atténuer notre culpabilité. Coupable de ne pas en avoir assez fait. Peut-être que si j’avais fait plus, si j’avais été plus présente… elle serait encore là. Fautif surtout d’être encore en vie, comme si l’esprit de sacrifice pouvait la faire revenir.

Et même si nous savons que chacun à son chemin, notre amour pour la personne fait qu’on aurait donné un peu de notre vie pour la partager avec elle.

Arrive la phase de la tristesse où les choses n’ont plus la même saveur.

 

Rien ne change, mais tout est différent disait JJ Goldmann

 

Les lieux visités ensemble n’ont plus le même intérêt, les sujets de nos échanges sont bien fades et à chaque réunion de famille ou d’amis, il manque quelqu’un.

Nous réagissons chacun à notre manière, mais ces phases sont présentes à un moment ou à un autre.On peut rester bloqué dans l’une ou l’autre étape. Je ne suis pas restée coincé dans la colère, mais dans la culpabilité, puis dans la tristesse.

L' importance du rituel

Mais nous sommes vivants et nous avons une vie à expérimenter. Ma mère est venue, sous la forme d’un oiseau, me demander de la laisser partir, car je m’accrochais à elle. Grâce à des rituels et au soin d’une amie j’ai pu faire le deuil en gardant un amour intact et un souvenir indélébile, mais sans que les émotions ne débordent et me paralysent.

L’épreuve du deuil est difficile. Nous n’y sommes pas préparés, car notre société a mis la mort dans la case tabou.

Notre monde qui prône la jeunesse éternelle, le confort, la facilité, et l’eau tiède ne parle plus de deuil qui reste une expérience douloureuse. Notre institution a été au summum de l’indifférence et de la prohibition de la mort lors des années Covid où des familles n’ont pas pu faire le rituel de l’enterrement, ô combien nécessaire au travail du deuil. Des personnes sont décédées seules pour des protocoles que l’on sait faux et inutiles. Ayant connu la perte d’un proche, cela me met en colère et je me demande quelle aurait été ma réaction si cela était arrivé dans cette période.

La mort fait partie de la vie. Sans mort, pas de vie. Sans ombre, pas de lumière. La perte de spiritualité, de sens, de valeur dans nos sociétés de possession induisent que tout est consommable, s’emploie et se jette. Sauf que confrontés à la mort, on ne peut pas racheter un proche.

Cette approche est à son paroxysme en Asie ou pour un montant astronomique, et avec une cellule de votre animal de compagnie mort, on vous le clone, pour que vous récupériez exactement le même animal.

Le deuil est une souffrance, mais c’est aussi au fond de la douleur que nous nous découvrons. Que nous nous retrouvons que nous apprenons à nous connaître. C’est après le décès de ma maman que j’ai tout envoyé balader (boulot de routine) et que j’ai changé de vie. Bien sûr que je ne me réjouis pas de sa mort, mais je la remercie de m’avoir permis cela.
Je repense souvent au film Titanic et à tout ce que "Rose" a entrepris pour faire de son existence une réussite, par amour pour son "Jack" disparu.

Nous sommes vivants et nous avons à traverser cette vie pour honorer la mémoire de nos proches disparus. Ils auraient été tellement heureux de nous voir joyeux.

 

Les détails pratiques

Graines en Cercle : l'épreuve du deuil aura lieu le vendredi 24 février à 19h00 pour un temps d’environ 2 h, mais ça peut durer un peu plus suivant les partages.

Je te propose une offre à 10 € au lieu de 35 € pour ta première visite afin que tu découvre le concept.

Le nombre de participants est limité à 6 personnes pour favoriser la profondeur des échanges, ce qui implique une réservation indispensable.

Pour cela, tu peux me contacter à francoise@grainesdeverveine.com

 

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