Les cadeaux de Noël viennent des festivités païennes du solstice d’hiver (20-21 décembre) et notamment de Yule.
C’est à ce moment que le soleil refait son apparition et reprend du terrain sur la nuit.
L'intention était alors de remercier ce retour, car sans ensoleillement, point de récoltes et donc point de vie. Le don est dès lors une gratitude envers l’abondance à venir.
Ainsi, c’était surtout de la nourriture qui était offerte (oranges, dattes, miel, figues)
L’échange de présents à Noël n’est pas sans rappeler les cadeaux des Rois Mages lors de la naissance de Jésus (or, encens et myrrhe)
L’or, signifiant aurum, ou aurore, représentait la lumière, le soleil et nous retrouvons donc la symbolique d’Yule, du renouveau.
Les cultes aux divinités des civilisations égyptiennes et assyriennes utilisaient déjà l'encens. L’encens avait une valeur supérieure à l’or. Il évoque le divin et la connexion à Dieu, par la montée de la fumée vers le ciel, emportant avec elle les prières et les souhaits.
Cette tradition de l’encens est restée dans les lieux de cultes, mais aussi dans nos maisons lors de méditation ou de nettoyage énergétique.
Moins connue, la myrrhe, était également très recherchée pour son parfum. Les prêtres l’employaient pour fabriquer l’huile d’onction sainte. Associée au vin, elle a une action euphorisante qui atténue les souffrances. Elle était encore utilisée pour embaumer les morts.
La myrrhe représente l’humanité de Jésus, son côté « mortel » et dans un sens la « matière » à l’opposé de l’esprit.
« L’encens offert à un Dieu immortel et parfait, la myrrhe offerte à un homme mortel dont elle souligne la finitude, que Dieu assume en Jésus en s’incarnant dans son humanité. C’est donc la globalité de l’humanité que la myrrhe symbolise ».
Aujourd’hui, nous sommes bien loin de ce symbolisme. Nous avons oublié, toutes les valeurs, les histoires, le sens des célébrations de fin d’année.
Et notamment depuis le début du 20e siècle où les bourgeois ont fait de cette fête une célébration pour les enfants. C’est ensuite l’avènement des grands magasins (dont « Le bon Marché » 1er e enseigne) qui entame la transformation de cette réjouissance en fiesta dite « commerciale » ou tout le monde s’échange des cadeaux.
Nous offrons parce « qu’il faut le faire » et non par élan d’amour.
Noël reste une festivité pour les enfants, comme pour fêter ceux qui vont nous survivre
François Walter voit dans le don de cadeaux « une survivance dans cette croyance qu’il existe un lien entre les enfants et l’au-delà ». C’est pour cela, estime-t-il, que, en miroir, « on leur fait croire que ces présents leur arrivent mystérieusement, apportés par un personnage extérieur, qui varie suivant les lieux et les époques : saint Nicolas, le père Noël, et même l’Enfant-Jésus, appelé Christkindel dans les traditions alsacienne et allemande ».